every little helps...

Ma recherche d'emploi m'avait mené il y a quelques semaines à travailler (encore) dans un temple de la grande distribution. Appuyé par le petit ami de Caroline j'avais réussi mon entretien et avait obtenu le poste de " stock controler" à Tesco Battersea. Enfin une bonne nouvelle pensais je. Après ces mois de recherche de travail j'avais enfin réussi à en obtenir un. Cela voulait dire que j'allais enfin arrêter de passer mes journées à déprimer mais surtout que j'allais obtenir de l'argent (i love money). Bref ce que je savais pas encore c'était l'effroyable travail que j'allais devoir effectuer. Je ne devrais pas dire effroyable, le travail en lui même n'était pas si dur ( notez que je parle dèjà à l'imparfait ) mais dès l'instant où j'avais mis les pieds dans ce lieu , j'avais du renoncer à ma vie.

Le goulag Tesco se trouve à Battersea. Pour ceux qui n'ont aucune idée de ce qu'est la géographie londonienne, Battersea se trouve au sud ouest. Je vis moi au nord ouest. Ce qui ne semble pas très loin mais quand on connaît Londres on s'aperçoit très vite que j'aurais gagné plus de temps en allant travailler à Lille.

Ma vie était devenu aussi réglé qu'une partition de musique : levé à 9h , départ à 10h. Arrivée à Kenton station à 10h20 , overground jusqu'à willesden Junction , puis autre train jusqu'à Clapham Junction pour finir par un bus pour battersea. Arrivée à Tesco : 11H50.

Mon travail de stock contoler, constitué simplement à coller des étiquettes sur les produits du jour afin de les réduire.... Intellectuellement : peu de capacité était utilisé. Un singe lobotomisé sourd et aveugle aurait sans doute lui aussi pu faire mon job. Donc de 12h à 21h j'avais pour tâche de réduire des articles quasi périmé (hmmm )...J'avais également le temps de penser à ma vie. A ce qui m'avait conduit à londres et à ce qui m'y avait ramené...

Tout se bousculer un peu dans ma tête. Fallait il rester à Londres par "amour" , fallait il rentrer en France où mes amis me manquaient? et pourquoi ne me reconnaissais je plus dans le mirroir...

Après deux semaines de non vie , j'avais atteint le niveau 8 sur mon échelle de déprime, la prochaine étape me conduisant inévitablement à prendre un bain avec mon séche-cheveux ( enfin plus probablement celui de Caroline).

Tout changea brutalement lors de ma "revue" avec le directeur du magasin. Dès mon arrivée dans le bureau, j'avais compris que quelque chose n'allait pas. effectivement j'étais viré...

La raison officielle fut : raison économique et réduction de personnel, j'étais le premier mais pas le dernier à ne pas être renouvelé. 

Je me retrouvais à nouveau sans emploi.

Ironiquement le British council devait m'envoyer un mail le lendemain m'offrant un poste à Birmingham.

  ( à suivre... )